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générale pour la formation de l’administration qui retint les électeurs à Quimper vingt-et-un jours, du 7 au 28 juin 1790.

Nous avons dit ailleurs à ce sujet :

« Si les assemblées étaient de si longue durée, cela tenait à des causes multiples, dont la nomenclature suivante donnera une idée : formation d’un premier bureau provisoire, composé des électeurs les plus âgés, puis d’un second bureau provisoire, pour vérifier les pouvoirs des électeurs et surveiller les élections. Élection des membres du Directoire ; des membres de l’administration départementale (une portion élue à raison de 2 membres pris obligatoirement dans chaque district ; une autre éligible dans la généralité du département). Attente du consentement des élus, qui n’étaient pas présents, choix d’administrateurs supplémentaires, en cas de refus des élus. Nomination des députés aux Assemblées nationales, d’un procureur-général-syndic, d’un juré de la Haute-Cour, d’un président, d’un accusateur et d’un greffier du tribunal criminel.

Notez que ces opérations, déjà bien longues par elles-mêmes (plusieurs scrutins étaient toujours nécessaires), étaient en outre, sans parler des prières publiques, messe, Te Deum, précédées et suivies de discours. Puis, l’assemblée électorale avait à recevoir une foule de délégations : armée, garde nationale, clergé, corps constitués, jusqu’aux séminaristes et aux collégiens. Pour introduire, pour reconduire toutes ces délégations, elle nommait des commissions, et, comme on pense bien, rien de tout cela n’allait sans quelques paroles de remerciement ou de congratulation. Il y eut même une commission désignée pour visiter les électeurs malades ».[1]

Quéinnec, présent à l’Assemblée électorale des 7-28 juin 1790, fut nommé, le 10, le premier des trois scrutateurs, par 204 voix, et, le 24 juin, administrateur du département, par 112 suffrages, dans la « catégorie des 18 membres pris dans la généralité des citoyens éligibles du département ». Mais, constate le procès-verbal, Quéinnec et quatre autres des élus « firent leur remercîment à l’Assemblée, alléguant des raisons qui les forçaient de la prier de recevoir leurs démissions, et l’Assemblée les avait acceptées en témoignant le plus grand regret ».[2]

Les raisons que fit valoir Quéinnec furent sans doute celles-ci : qu’il avait été nommé procureur de la commune de

  1. Le Fureteur Breton (février-mars 1807). La Révolution française (15 juin 1907).
  2. Procès-verbal des séances de l’Assemblée électorale du département du Finistère tenues à Quimper, le 7 de ce mois de juin 1790 et jours suivants. Quimper Y.-J.-L. Derrien, 72 p. in-4o (v. p. 12, 21, 51).