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138 ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

vente et les a publiés avec beaucoup de soin en les groupant par communes et, au Mans, par rues. Pour les maisons du Mans, il donne quelques rensei- gnements sur leur destinée ultérieure et notamment sur les modifications provoquées par les travaux d’édilité.

Un pareil travail, très précieux pour les amateurs d'archéologie locale, ne se prête pas à des conclusions générales. M Girault a indiqué dans son intro- duction ce que l'historien en peut tirer. On a vendu très vite et à bon pri En 1792, il ne restait plus que peu de choses à aliéner. Toutes les classes sont représentées parmi les acquéreurs. Des chanoines orthodoxes et des nobles qui seront bientôt des chouans ÿ figurent à côté de petites gens. Mr Girault croit que ceux-ci ont été désavantagés par la loi du 3 novembre 1790 qui interdit le morcellement des biens : mais cette loi n’a jamais été appliquée, celle de mai ayant élé prorogée à plusieurs reprises jusqu'au 161 janvier 1794.

Mr Girault n’a pas jugé possible de préciser la répartition entre les classes sociales ; il n’a pas non plus recherehé les cessions ; peut-être aurait-il pu, du moins, donner quelques renseignements sur les paiements ?

Puisque ces recherches longues et pénibles ne lui répugnent pas, ne peut-on ‘espérer qu'il nous donne un jour une étude plus étendue, sur quelque canton de la Sarthe, par exemple, telle que M° Nicolle en a donné le modèle pour la région de Vire ? La publication de Lejeay, devenue rare d’ailleurs, n'a pas épuisé la question.






Mr A. Ferranou nous donne la première monographie dont le rachat des droits féodaux ait été l'objet? : initiative qu'on ne saurait trop louer, car l'entreprise comportait des recherches étendues?. On peut diviser les sources en deux catégories. Pour les rachats opérés entre les mains de l'État, qu'il s'agisse de l’ancien domaine royal ou des biens ecclésiastiques, elles sont concentrées aux archives départementales : c'était le District qui opérait la liquidation ; le versement se faisait, au début, soit à la recette du domaine, soit à celle du district ; en 179, elle fut tout entière confiée à l'administration de l'enregistrement et du domaine récemment créée et qui ouvrit, à cet effet, des registres spéciaux. Malheureusement les pièces justificatives des rece- veurs ont ordinairement disparu et leurs registres de comptes sont eux-mêmes fort rares. Pour la Gironde, on peut ajouter les archives municipales de la ville de Bordeaux qui possédait nombre de censives

Quant aux rachats convenus entre particuliers, ils sont d'un accès beau- coup plus malaisé | Ce sont les actes notariés qui sont la source principale. Les registres de formalités civiles de l'enregistrement devraient théorique ment en donner l'analyse ; mais, d’une part, il est douteux qu'on ait toujours respecté la loï, au moins pour les actes sous seing privé, et, d'autre part, quand le rachat accompagnait la vente de l'immeuble, l'analyse ne le men- tonne pas toujours. Bref, il faut renoncer à dresser une statistique. D'ail-








4. Le rachat des droits Jéodaux duns la Gironde (1790-1793), Paris, Soc. du Recuell Sireÿ, 1928, in-8°, 468 p.

2. M. Férradou à Liré quelques renselgnements de quelques publications sur la vente des biens nationaux, celles, par exemple, de SfM®* Charléty et Porée. 11 me permettra ‘d'ajouter que j'a donné quelques indications pour le Nord dans mun livre sur Les Paysana

Nord pendant la évolution française, 192%