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HISTOIRE ÉCONOMIQUE DE LA RÉVOLUTION 137

sion qui m'a frappé. Décrivant la conquête de la Côtière par l'influence Lyonnaise, il mentionne les grands magasins ; des banques, pas un mot ? Celle di n'ont-elles vraiment eu aucune part au mouvement ? On a peine à le croire, ni que, d’une façon ou d’une autre, le grand marché d'argent et de valeurs, le puissant foyer de crédit qu’on admire à Lyon restent sans action sur les campagnes environnantes. Il est presque superflu d'ajouter que des oublis de même nature se retrouvent dans le livre de Mi Basserre. On conçoit fort bien comment beaucoup de géographes ont pu être entraînés à les commettre. Is étudient, en principe, les rapports de l'homme et du sol. A première vue, les phénomènes financiers paraissent nous éloigner singulièrement de la terre. Mais est-il sûr qu’un nouvel examen confirmerait cette opinion ? Je ne citerai qu'un exemple : croit-on que, au cours de ces vingt ou trente dernières années, l’histoire des placements faits ou tentés par les paysans ait été sans Jiens avec les vicissitudes de la propriété rurale ? Recherche, en elle-même, bien difficile, dira-t-on sans doute, — impossible en tout cas à qui ne dispose pas d’une préparation technique spéciale. Peut-être ; mais alors, encore un coup, indiquons au moins la voie, et l'explication possible. Aussi bien, c’est tout le mécanisme des échanges qui exigerait, bien souvent, une analyse plus poussée. Sur le cycle complexe et variable qui unit le producteur de blé au mangeur de pain, Mr Chabot lui-même — qui pourtant à saisi l'intérêt du problème — nous offre plutôt des notations éparses qu'une enquête véritable.

La terre, enfin. J'ai, dans ce même numéro des Annales, trop longuement parlé des plans parcellaires pour vouloir en rebattre encore les oreilles du lec- teur. 11 me sera pourtant permis de faire observer une étonnante singularité : le travail de Mr Chabot, il est vrai, à la différence de celui de Mie Basserre, renferme un développement intéressant sur la forme des agglomérations ; mais, de part et d'autre, tout ce qui touche la forme et la répartition des champs est également négligé. Ne soyons pas, après tout, trop vivement choqués de ces lacunes. Une méthode n’est jamais au point du premier coup ; peu importe, si elle se perfectionne. Discuter, du point de vue de l'historien {mais l'historien et le géographe ne se rencontrent-ils pas dans une même préoccupation, dont les sociétés humaines forment l’objet ?), quelques-uns des partis-pris de l’école géographique française, ce n’est pas diminuer les écla- tants services que lui doivent les sciences de l'homme ; c'est marquer notre confiance dans sa volonté de progrès ct, par là, rendre hommage à son éte: nelle jeunesse.






Marc BLoci

Histoire économique de la Révolution française.

Le chapitre cathédral du Mans possédait 87 maisons au Mans, 21 moulins et 115 à 120 bordages ou métairies dans la Sarthe, la Mayenne et le Loir-et- Cher. Mr l'abbé Ci. Gimauzr!, bien connu des historiens de la Révolution par ses thèses de doctorat, a recherché dans les trois départements les actes de

4. La vente des biens du chapitre cathédral de Saint-Julien du Mans, Laval, Goupil, 4927, in-8e, 60 p. �