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INSTITUTIONS VASSALIQUES a31

France Protestante (2° édition). I] ne s’est pas posé la question de savoir quelle était la date véritable du Tractatus commerciorum ; pour Me Hauser, cette date est 1547. Et, par conséquent, le Tractatus est postérieur au Consélium que Calvin a rédigé, en français, dans les dernières semaines de l'année 1545, en réponse à une consultation de Claude de Sachins. Il est piquant de rapprocher, de la phrase de M° Taeuber que nous citons plus haut, les conclusions de M: Hauser, qui trouve «un sens plus net, plus direct des nécessités écono- miques chez le prédicateur [Calvin] que chez l'avocat [Dumoulin}», et qui, après avoir indiqué que « Dumoulin na pas dépassé saint Ambroise, cher à son inspirateur Æpinus», conclut, avec son sens historique habituel: « Le manuel de Dumoulin pouvait servir aux avocats chargés de plaider une affaire embrouillée. Seules, les formules calviniennes pouvaient déterminer une révo- lution dans les esprits. » LE.



Antonio Genovese fut à Naples, dans la seconde moitié du xvure siècle, un économiste remarquable, éducateur de toute une génération d'historiens, de philosophes et d'économistes napolitains. Son disciple Giuseppe Maria Galanti fut, de son côté, un statisticien des plus distingués, un analyste cl voyant et lun des partisans les plus décidés d'une réforme monarchique éclairée dans le royaume de Naples. Mais, — surtout en ce qui concerne Genovese, à qui d’ailleurs il consacre au moins les deux tiers de son livre, — c'est à d'autres aspects de l’activité de ces hommes que s'intéresse M. G.-M. Mori, dans un ouvrage intitulé : Due grandi Reformatori del Settecento : 4. Genovese e G. M. Galanti (Firenze, Vallecchi, 1926, in-16, 240 pages). Utilisant de nombreux inédits {dont il publie une partie), il nous montre quelles furent en particulier les idées religieuses de Genovese, ce que signifia son «anticurialisme » décidé, et à quelle doctrine il aboutit touchant les rap- ports de l'État ot de l'Église, mais aussi de la Science et de la Religion. Par là, ce livre est surtout une contribution à l’histoire du mouvement philoso- phique à Naples au xvru siècle, et échappe en partie à la compétence de la Revue. Signalons cependant, au passage, l'intéressant chapitre que M. Monti consacre à déterminer les rapports de Genovese avec le Jansénisme ; il est utile et neuf. Galanti tient dans le volume une place moindre que Genovese. M. Monti étudie en lui surtout l'adversaire de la féodalité et publie un rapport au roi sur la féodalité dans le royaume de Naples, 1791-92, qui ne manque pas d'intérêt. L.F,









Institutions vassaliques, féodales et seigneuriales.


Gasindiie vassalli. — Le régime vassalique et féodal date-t-ilen Italie, pour l'essentiel, de l'époque lombarde ? ou bien, doit-on le considérer, au con- traire, comme une importation franque, les institutions lombardes n'ayant pu fournir que des éléments encore embryonnaires, que seul le droit franc féconda et systématisa ? Problème classique de l’histoire juridique de l'Italie du Nord 1 Substituons aux mots « Lombards» et « Francs» ceux de « Byzantins » et de « Normands» : nous retrouverons la même question, Lransposée dans lo Sud �