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HISTOIRE URBAINE 115

nent vraiment le gouvernement et l'indépendance de la cité. Au Conseil se joignent des assemblées générales du peuple ou « Parlement», dont le rôle est de ratification seulement, non de consultation. En réalité?, «la commune de Marseille n'avait aucun caractère démocratique. Il est exagéré et anachro- nique de l'appeler « République» : il est moins exact encore d'y voir un gou- vernement populaire : c'était une «oligarchie».

Ces 250 pages de M. Bourrilly tiennent done plus que leur titre ne le promet. Elles ne sont pas seulement une histoire politique ; le début, con- sacré aux origines et au développement de la commune, a un intérêt social Je reste fait connaître toute la suite des constitutions urbaines. L’exposé, précis et ferme, se lit avec profit et agrément. Pourtant on a parfois, faut-il l'avouer, tendance à le parcourir. À la partie non politique, nous ne pouvons en somme, que donner des louanges ; l’autre élément paraît vraiment trop long ou mal distribué. Nous n'oublions pas, bien entendu, l'extrême impor- tance de l'histoire politique, souvent fondamentale, — l'exemple de Marseille suffirait à le montrer : lorsque Charles d’Anjou supprime l'indépendance urbaine, c'est la politique qui domine tout. Mais, ce principe une fois admis, nous nous demandons si ces longs récits de luttes et de démêlés, tous ces noms propres, tous ces détails, tout cela, en un mot, qui n’a, au fond, qu'une valeur locale, n'aurait pu être réduit ; les résultats seuls importent, parce qu'ils ont seuls une portée générale et comparative. Par contre — si du moins les documents le permettaient — n'aurait-on pu chercher à insister davantage sur le côté social de la politique, les différentes factions, mascarats, franciots, les causes intrinsèques de certains changements politiques, qui ne furent pas dus à des motifs extérieurs ? en un mot, n’aurait-il pas été préférable d'essayer d’êtremoinsnarratif et plus explicatif ? Cette place exagérée, donnée à l'exposé d'événements purement marseillais, est peut-être le résultat du cadre chrono- logique adopté; l’auteur, qui écrit seulement une partie de l’histoire d’une ville, se trouve involontairement amené à accorder un trop grand développement à certains faits, dont l'exposé serait réduit à de plus justes proportions dans une histoire complète de la cité. Peut-être y a-t-il là aussi la conséquence d’une faute de méthode, qui consiste à suivre dans le récit un système exclu- sivement chronologique el non pas, autant que possible, méthodique. Ces remarques ne nous empêchent pas de reconnaître que le travail de M. Bour- rilly constitue enfin le premier commencement d’une histoire sérieuse de la commune de Marseille,

Quant aux pièces justificatives, nous nous permettrons de le dire fran- chement à l'auteur, pas plus que M. Audouin il ne connaît assez l’art, nous ne dirons pas de les publier, car nous ne prétendons pas qu’elles soient repro- duites incorrectement, mais de les présenter. Le tableau des sources diploma- tiques et bibliographiques, d’une part, la disposilion des pièces, de l'autre, témoignent de peu de soin. Nous ne pouvons entrer ici dans Lous les détails ; il suffira de rappeler, par exemple, qu'on ne place pas la date après l'analyse de la pièce. Autant que cela est possible, il faut numéroter les alinéas %.










pat. 2! Les nf% 41, 45 et 46 sont numérotés, mais les nes 20, 24-29, 30-34, 99-34, 26 ne le sont pas. �