Page:Annales d’histoire économique et sociale - Tome 1 - 1929.djvu/118

Cette page n’a pas encore été corrigée

112 ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

francesi nel medio evo ». Une courte préface expose® que les histoires de communes françaises ne sont, trop souvent, que de « l'abstraction facile autant que stérile», avec l'abus d'expressions telles que : «le mouvement communal, le droit municipal, l'émancipation de la bourgeoisie», au lieu do partir de l'étude des bases réelles de la cité : topographie, scigneurics anté- urbaines, immunités, etc. Cinq chapitres, consacrés ensuite aux cinq villes de Cambraï, Noyon, Beauvais, Soissons et Senlis®, étudient deux questions particulières, L'une topographique : la séparation, l'opposition même affirmée entre la civitas romaine et le suburbium médiéval ne paraît applicable qu'aux « jeunes villes flamandes», mais non aux vieilles cités romaines, où ces deux termes ont une valeur plus indéterminée ou plus large que dans les centres du Nord 4, L'autre juridique : la charte de commune — l'ouvrage presque tout entier porte sur ce second sujet — est loin d'avoir tout établi dans la ville et l’organisation urbaine s’est régulièrement, et pour la plus grande part, faite en dehors d'elle. Comme conclusions, la théorie du dualisme urbs- suburbium, du suburbium commercial créateur, de la ville « pluralité», de Ja «table rase» de M. Pirenne, ne vaut pas pour les localités de fondation ancienne ; l'auteur leur attribue, au contraire, une formation unitaire et juri- dique sous le pouvoir du «suprême seigneur local».

Le titre de l'ouvrage de M. Ottokar ne correspond nullement à la réalité, et cela d'un double point de vue. 11 ne donne, bien entendu, aucune idée de a cité française médiévale en général, puisqu'il ne considère qu'une localité de l'Ile-de-France, trois de la Picardie et une du Cambrésis impérial. Si du moins l'auteur avait écrit « une » cité française | En principe, il a donc étudié seulement cinq communes, plutôt que villes, du Nord de la France, à forma- tion « violente » ou anti-épiscopale #. En fait, il n'y a examiné que les deux points indiqués ; encore n’a-t-il considéré avec quelque détail que pour Beau- vais la formation topographique ?. Le reste de la vie urbaine est complète- ment laissé de côté. La composition du travail nécessite donc les plus expresses réserves. Quant à l'exposé même, la question de la charte de commune ® est traitée avec originalité, pénétration et ampleur. On a évidemment beaucoup exagéré autrefois, du point de vue juridique, au détriment du côté social, la portée réelle des actes de cette nature dans l'ensemble des institutions muni-





4. Firenze, Valleceht (1927), in-8, viur-239 p. (Collana Stories, xxx).

2 P. vevit.

3. On se demande quel motif a pu amener M. Ottokar à choisir ces cinq villes, dont quatre appartiennent, I est vrai, au cœur de la France et peuvent être, en un certain sens, considérées par excellence comme des « eltés françaises », mals, dont la plus septentrionale, Cambral, n'a été définitivement rattachée au royaume qu'avec Louis XIV ? Serait-ce implement qu'elles ont toutes été l'objet de travaux utilisables, bien que l'auteur, nous avons dit, ne paralsse reconnaitre à ces recherches qu'une valeur insuffisante ? En tout. cas, ces villes, afasi que nous l'observons dans le texte, présentent l'inconvénient d'une formation analogue. Qui connait en particulier une cité picarde connaît plus ou moins les autres. — M. Ottokar exprime le regret que les travaux de Giry n'alent pas été continués






(D. 259, n. 1) : mais trols du moins des publications qu'il utilise sont précisément dues à des élèves de Giry.

4e Voy. p. 1-3, 79-81, 105-119, 176.

8: P. 22-296.

8 P. 105-149.

7. Sauf peut-être Senlis, et encore ; voyez FLAMMERMONT, Histoire des Institutions mu nicipales de Senlis, D. 17.

%. On en trouvera un résumé dans l'article Intitulé : Le rôle de la commune et de la charte communale dans l'histoire des villes françaises au moyen ge (Roue d'Hisloire du ‘droit, IV, Haarem, 1823). Nous nous contentons