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HISTOIRE URBAINE 107

nieux, vers une simplicité schématique, annonce déjà les monotones échi- quiers du xive siècle»! ; l'autre étude concerne les bastides de quatorze départements du Sud-Ouest ; le chapitre se termine par quelques pages sur les villes créées des autres provinces. 352 plans et 32 planches accompagnent le volume.

L'ouvrage de M. Lavedan a un réel mérite de principe: il ouvre la voie à un genre de recherches à peu près inconnu jusqu'à lui en France, du moins dans des intentions aussi générales. En fait, tel qu'il se présente, il semble le résultat d’un travail sérieux. 11 est original et intéressant, il doit être lu par tous les spécialistes de l’histoire urbaîne ; il leur apportera des idées sur la situation des villes, leur formation, leur composition. Le chapitre relatif à l'Allemagne, en particulier, nous a paru fort clair. Mais, quel que soit l'intérêt de principe, encore une fois, que peut offrir ce livre, nous sommes obligé de faire de très sérieuses réserves sur la partie qui concerne la France : elle ne comprend, en effet, que les études relatives à Montauban et aux bastides, que l'auteur paraît avoir choisies pour des raisons personnelles ; le reste du pays n’est pas traité : il tient en six pages et la Flandre spécialement en six lignes, et encore l’auteur ne considère-t-il jamais que les villes créées. Dans la région flamande, à laquelle nous ne prétendens pas qu'il faille toujours tout ramener, mais qui n'en a pas moins une importance que l'on peut dire fonda- mentale, M. Lavedan parle uniquement de deux villes, dont les plans sont contraires : Bergues?, qui est une cité radioconcentrique très curieuse, en effet, mais secondaire, et Saint-Omer, ville de premier ordre, dont il ne retient que la situation géographique, sans s’'apercevoir qu'elle présente, en somme, un plan en échiquier, résultat. évident d'une colonisation, d'une créa- tion; de ce double point de vue, elle est, sans aucun doute possible, anté- rieure aux villes de forme analogue, que l’auteur, on s’en souvient, prétend ne remonter originairement qu'au x1ve siècle et, plus généralement, aux villes de composition qu'il affirme ne pas rencontrer avant le xiie. C’est tout et c’est purement insuffisant, d'autant mieux que la Flandre présente certainement aussi des villes anciennes, à plan sinon nettement radioconcentrique, du moins piriforme, en forme de fuseau, telles que Douai

Nous croyons que M. Lavedan aurait beaucoup mieux fait de se borner tout au plus à la France, de se limiter même à une région : il aurait pu ainsi étudier complètement son terrain et y considérer les villes spontanées aussi bien que les villes créées, car on ne comprend parfaitement les secondes qu'en les opposant aux premières. Il n°y a pas, en effet, dans les villes, qu’une ques- tion de dispos a d'autres de situation et de composition, qui se présentent dans tous les centres, quelle que soit leur origine particulière. L'auteur aurait encore mieux agi en n'étudiant pas que des centres secon- daires, comme Montauban, ou même de troisième ordre, tels que les bastides, les uns et les autres de plus en plus récents, allant ainsi contre le principe essentiel que nous citions plus haut, d'après M. Pirenne : étudier l’histoire urbaine dans les villes de premier plan. Enfin, M. Lavedan aurait dû prendre














LP. 300. p.287.

3: P. 247. M. Lavedan reconnait que «le plan acquiert une certaine régularité, appar- tenant à Ja catégorie des plans déterminés par une route: ; il n'y Volt done qu'une raison géographique sans aueun motif historique.