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104 ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

totale de blé offerte sur le marché mondial — autant que les États-Unis — et pratiquement la totalité du blé dur de printemps; organisations de pro- ducteurs pour la vente (pools) et essais d'éntente internationale. La situation économique des « fermiers » est, au total, peu satisfaisante, avec des risques considérables, des capitaux insuffisants, un besoin de crédit constant, et une rémunération nette inférieure à celle de l'ouvrier d'industrie et surtout de l'employé de chemin de fer.

La production peut se développer encore : soit par l'extension des étendues cultivées dans les fermes existantes — mais cette extension se ralentit ; soit par la création d'exploitations nouvelles — mais, dans la zone du blé pro- prement dite, les bonnes terres à des distances raisonnables du chemin de fer doivent être achetées, et les frais de production sont partout relativement élevés ; soit par l’irigation dans la région subaride — mais on rencontre ici d’autres difficultés, coût de la première installation, et surtout difficulté d’écouler les produits, le blé excepté. Quant à l'intensification de l’agricul- ture, elle est une nécessité si on ne veut ruiner le sol : mais elle suppose des capitaux, de la main-d'œuvre et des débouchés, c'est-à-dire en définitive une population relativement dense : or l'immigration n’est plus, à beaucoup près, ce qu'elle était avant la guerre.

On pourra compléter ce remarquable travail à l'aide d'un article récent de O.E. Baker, Agricultural Regions of North America, Part VI, The Spring Wheat Region (Economic Geography, IV, 1928, p. 399-433), qui s'étend aussi à la région voisine des États-Unis : on y trouvera les mêmes questions traitées, d’un point de vue plus géographique, avec une illustration intéressante et des comparaisons entre le Canada et les États-Unis. — Voir aussi : Stanford University, Wheat Studies of the Food Research Institute, Vol. I, No. 8, 1925, p. 217-286.



H. Bauue. (Strasbourg)

Histoire urbaine.

La belle synthèse de M. Pirenxe sur Les villes du moyen âge* est la dernière des nombreuses publications que l'auteur n'a cessé de donner sur cette question et qui, en dehors de la première, intéressant la ville liégeoise de Dinant, se rapportaient toutes d’une façon plus où moins exclusive aux villes flamands. Dans le travail actuel, M. Pirenne a élargi son sujeL et, avec les cités précédentes, a examiné celles de la Méditerranée occidentale, euro- péenne, entendez les localités italiennes, surtout de la plaine lombarde, et celles de la côte provençale. On connait la thèse économique générale de l'auteur. La mer « familiale» du mare nostrum à été désunie, le commerce méditerranéen a été détruit, non par la chute officielle de l'empire romain, les invasions et les royaumes barbares, mais par l'invasion musulmane qui, supprimant le commerce maritime qui unit, a réduit l'empire carolingien à un empire terien composé de domaines agricoles, où ne se fait qu'un « com-

4. Essai d'histoire économique et sociale, Bruxelles, M. Lamertin, 1927, 1n-8, 203 p. �