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100 ANNALES D'HISTOIRE ÉCONOMIQUE ET SOCIALE

Histoire rurale.

«Infelices rustici ». — La littérature satirique dirigée contre les paysans in- téresse au premier chef l'histoire du sentiment de classe. Aussi croyons-nous utile de signaler la réédition, procurée par M. Lure Surrina, d’après de nou- veaux manuscrits, d'une « séquence» latine médiévale — composée en Italie et attestée pour la première fois au début du xve siècle — où ce thème est traité avec une extrême violence. On remarquera le curieux vers 13 : « Vaga- bundi sunt ut avisa. Ce n’est pas ainsi qu’on se représente d'ordinaire le «vilain». — Marc BLocu. {Studi medievali, Nuova Seric


t. I, fase. 14, 1928, p. 165-172.)


Les recherches relatives à la répartition de la propriété et de l'exploitation foncière à la fin de l'ancien régime. — Cette mise au point est l'œuvre de M. G. Lersnvre. Il est donc inutile de dire qu’elle Lémoigne d’une connais- sance approfondie et d'une vivante intelligence du sujet; les solutions au- jourd’hui les plus probables sont indiquées, sans que jamais les nombreux problèmes qui attendent encore leur réponse soient laissés dans l'ombre. 11 n'y aurait aucun intérêt à résumer ici cette forte esquisse. Une simple observation. On sait que Kovalewsky et Karéiev avaient nié, ou peu s'en faut, l'existence d'une propriété paysanne dans la France d'ancien régime, parce qu'ils refusaient aux censitaires la qualité de « propriétaires ». M. Lefebvre s'élève avec une juste sévérité contre cette Lhèse singulière dont le résultat le plus net a été de forcer les érudits à noircir inutilement beaucoup de papier. Mais lorsqu'il écrit (p. 108} « il est certain qu'aux yeux des feudistes le possesseur d’une tenure chargée de cens, de cham- part ou simplement de droits casuels n'était pas propriétaire ; cette qualité était dévolue à celui qui percevait les redevances foncièress, il fait aux deux historiens russes une concession, qui me paraît encore excessive : car la doctrine juridique était loin d’être unanime ; dès le xvi° siècle, pour le moins {on trouverait sans peine dans la pratique notariale et même dans la littérature coutumière des exemples plus anciens), de nombreux auteurs accordent au possesseur du domaine utile la « propriété». Tel est le cas, par exemple, au xvr siècle, de Dumoulin, Commentarit in consuetudines Parisienses, te 1 art. LV, gl. I, c. 2 et t. Il, art. LX XVII, gl. IV,c. 4; au xvme, de Pothier, Traité du droit de domaine de propriété, $ 3; on trouvera d’autres textes encore cités dans le vicil ouvrage de Championnière, De la propriété des eaux courantes, p. 1481. — M. B.

{Revue d'Histoire moderne, mars-avril 1928.)



4. J'ajouterat encore cel. Je viens de feuilleter, aux Archives de Seine-et-Oise, plusieurs atlas joints à des terriers, tous du xvirt siècle, Dans les tableaux qui accompa! gnent les diverses feuilles des plans, la colonne réservée à l'inscription des noms des ceusl. aires porte réguliérement, comme titre : noms des propriétaires. �