Scène IX.
Cagliostro est un grand homme, ou je suis un grand, sot !.. C’est qu’elle est charmante… pour une femme d’un âge équivoque.
Est-ce qu’il va rester longtemps là-bas ?
Une tante de soixante-huit ans, qui redevient petite fille… Comptez donc sur les héritages !
Ce n’était guère la peine de nous laisser seuls.
Allons, jeune fille… tante ou diable, il faut lui parler… Que lui dire ?.. Pour se mettre à sa portée, il faudra reculer la conversation d’un demi-siècle.
Ah ! il approche… c’est bien heureux.
Si ce n’est là qu’une femme rajeunie, Champrigaux fait joliment les choses. (Haut.) Soyez assez indulgente pour excuser mon embarras… mais vous devez comprendre, ma chère tante…
Ma tante ! (Elle regarde autour d’elle.) Comment ? c’est à moi que vous parlez ; moi… votre tante, à mon âge ?.. Mais vous seriez plutôt mon oncle.
Ah ! mon Dieu ! elle a perdu la mémoire… Champrigaux m’en avait averti.