Monsieur peut bien attendre quelques minutes… (On sonne.) Tiens ! une visite…
C’est M. Aubernon, peut-être…
Ça m’étonnerait !…
Tiens ! c’est madame Fippart, notre lingère… Entrez, madame Fippart, entrez…
Scène III
Je vous attendais hier.
Je suis un peu en retard, c’est vrai… mais voilà tout votre linge en état… Pour ça, nous avons bien travaillé, Cerise et moi.
Cerise ?…
C’est ma nièce… ma consolation ! sans elle, je ne sais pas ce que je deviendrais… sans elle, je n’aurais pas pu faire votre ouvrage. Mes yeux ne sont plus ce qu’ils étaient… J’ai tant pleuré !…
Oui, je sais, vous avez perdu votre mari, il y a quatre ans, et c’était un digne homme.
Ah ! madame, c’était l’honneur, la probité même ; avec ça l’amour du travail ; aussi mon homme était le modèle de l’atelier. Il gagnait de bonnes journées, nous avions des économies, nous étions heureux… Le bon Dieu me l’a repris.
Et il vous a laissé votre fils, un garnement dont vous n’avez pu rien faire ; on l’a chassé de partout, et il vous a mangé ce que vous aviez ; il vous a volé…