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WILLIAM.

Ah ! de famille noble ou bourgeoise ?

ARMAND.

Je ne connais pas mon nom, monsieur ; j’ai été élevé par une vieille nourrice qui est morte avant mon retour en Europe.

WILLIAM.

Encore aujourd’hui, vous ignorez le nom de votre père ?

ARMAND.

Je l’ignore.

WILLIAM.

Et vous n’avez aucun indice, aucune trace qui pourraient vous permettre de retrouver un jour cette famille perdue ?

ARMAND, après l’avoir regardé.

Non… je n’ai rien !

WILLIAM, à part.

Je respire. (Haut.) Ces sortes d’histoires romanesques sont rares au temps où nous vivons ; mais ce que vous venez de me dire ajoute encore à l’intérêt que je vous portais déjà. Monsieur Armand, je compte sur mon tableau.

ARMAND.

Je le commencerai demain.

WILLIAM, après avoir regardé à sa montre.

Les courses doivent être commencées. J’aurai le plaisir de vous voir tantôt chez Baccarat ?

ARMAND.

Oui, j’irai. (À part.) Pour la dernière fois !

WILLIAM, à part.

Allons ! pas de danger immédiat ; pourtant je ne dois plus perdre de vue ce jeune homme. (Haut.) À tantôt, monsieur, chez Baccarat.

ARMAND, saluant.

À tantôt, monsieur…

WILLIAM sort par le fond au moment où Alphonse paraît. Alphonse s’écarte pour le laisser passer.
ALPHONSE.

Pardon, monsieur. (William salue Alphonse et sort.)