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quatre cents francs… Dieu sait ce qu’ils vous ont coûté de privations !

MADAME FIPPART.

Veux-tu te taire !… est-ce qu’une tante ne doit pas doter sa nièce ?… (Avec tristesse.) Au moins, toi… tu m’aimes !

CERISE.

Si je vous aime, ma tante ? Tenez, voilà comme je vous aime. (Elle lui saute au cou.)

MADAME FIPPART.

Chère enfant !…

TULIPE, s’avançant.

Tiens ! on s’embrasse dans ma cour à présent. Eh bien, ne vous gênez pas ! envahissez tout mon immeuble.

MADAME FIPPART, gaiement.

Allons ! ne vous fâchez pas mademoiselle la propriétaire ! on vous invitera à la noce. Je vais ranger notre ouvrage… car je crois qu’on ne travaillera plus guère aujourd’hui. (Elle entre à gauche.)

TULIPE.

Une noce !…


Scène IV

TULIPE, CERISE.
TULIPE.

Tu te maries ? et qui épouses-tu ?

CERISE.

Monsieur Jean Guignon.

TULIPE.

Eh bien, tant mieux ! au moins, je n’aurai pas que des célibataires dans ma maison. (Cerise rit.) Moi et toi, deux demoiselles, de ce côté-là… (Elle indique le pavillon à gauche du public.) Et ici (elle montre la droite), M. Armand et M. Alphonse, deux garçons, tout ce qu’il y a de plus garçons !

CERISE.

Oh ! M. Armand ne compromet pas la maison.

TULIPE.

Celui-là, non ! il est convenable ; puis la moitié du temps dehors à donner des leçons de peinture ou de dessin ; mais l’autre !

CERISE, riant.

M. Alphonse, l’avocat.