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VALENTIN.

Il faudrait nous dire d’abord…

LE NOTAIRE.

Mon nom ? Rien de plus juste ; voici ma carte… (il passe une carte à Valentin.)

VALENTIN, à part.

Un valet de cœur !

LE NOTAIRE, bas.

Imbécile !

VALENTIN, bas.

Le maître !

GERTRUDE.

Eh bien ?

VALENTIN.

Oh ! vous pouvez annoncer… Monsieur est un parfait notaire.

LE NOTAIRE, ou plutôt ANDRÉA.

Allez, ma bonne, allez…


Scène VI

ANDRÉA, VALENTIN, ou plutôt VENTURE.
VENTURE.

Comment ne tromperais-tu pas les autres, puisque tu me trompes moi-même, moi, ton plus ancien… associé ?…

ANDRÉA, ôtant ses lunettes et s’asseyant dans le fauteuil.

Oh ! tu baisses, mon pauvre garçon, tu baisses beaucoup. J’avais su, par mes correspondants, qu’un comte de Chamery, vieux et sans famille, avait vendu d’immenses propriétés en Bretagne, et qu’après en avoir réalisé le prix, il était venu habiter cet hôtel retiré ; il ne s’était fait accompagner que d’une gouvernante et d’un valet… Ce comte devait être un avare qui cachait ici un trésor que j’eus la fantaisie de posséder… Il fallait d’abord se créer des intelligences dans la place, la gouvernante était incorruptible, le domestique un niais qui ne pouvait être bon à rien… Je fis disparaître celui-là, tu t’étais présenté à sa place !… il y a de cela six semaines…

VENTURE.

Et Dieu sait si j’ai écouté aux portes, épié le vieux et questionné la vieille…