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GERTRUDE.

Qu’est-ce que vous avez donc ?

JEAN, se frottant l’épaule.

C’est un souvenir de l’élève de Léotard !… (Ils entrent chez le comte.)


Scène V

VALENTIN, puis GERTRUDE et Le Notaire.
VALENTIN.

Il ne faut pas que M. Aubernon soit prévenu, il ne faut pas qu’il vienne… Oh ! ma foi, tant pis pour ce pauvre Guignon, mais il n’ira pas chez le notaire… Il va passer sous ce balcon… un pot de fleurs est moins lourd qu’un homme… et je ne tiens pas à tuer ce pauvre diable, mais seulement à l’arrêter en chemin. Le voilà… Gare là-dessous !… (Il laisse tomber un pot de fleurs.)

JEAN, en dehors.

Ah ! bon ! sur la tête !

VALENTIN, regardant.

On le ramasse, on le porte chez le marchand de vins ; me voilà tranquille, il ne fera pas sa commission. Nous ne verrons pas M. Aubernon…

GERTRUDE, entrant par le fond.

Entrez, monsieur le notaire, entrez !

VALENTIN, se retournant.

Hein ?…

GERTRUDE.

On partait pour aller vous chercher.

VALENTIN, à part.

Qui donc l’a prévenu ?…

GERTRUDE.

Je vais vous annoncer…

VALENTIN.

Permettez, permettez… Monsieur est-il bien M. Aubernon ?… (Le notaire est vêtu de noir avec cravate blanche et jabot blanc, perruque grisonnante et lunettes bleues, l’air vénérable.)

LE NOTAIRE.

Non, mon ami, je suis un de ses collègues, et c’est lui qui m’envoie avec cette lettre pour M. le comte de Chamery… (Il remet la lettre à Gertrude.)