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THÉÂTRE CONTEMPORAIN ILLUSTRÉ
MICHEL LÉVY FRÈRES, ÉDITEURS — rue vivienne, 2 bis.
LES QUATRE FILS AYMON
LÉGENDE FANTASTIQUE EN CINQ ACTES,
PRÉCÉDÉE D’UN PROLOGUE
par
MM. ANICET BOURGEOIS et MICHEL MASSON
représentée pour la première fois, à paris,
sur le théâtre de l’ambigu-comique, le 29 décembre 1849.

DISTRIBUTION DE LA PIÈCE
CHARLEMAGNE.
MM. Verner.
MAUGIS.
Arnault.
RICHARD,
RENAUD,
ROLAND,
RAOUL,
les quatre fils Aymon.
Chily.
Fechter.
Machanette.
Emmanuel.
AMAURY.
L. Mourot.
GRIFFON, valet des quatre fils Aymon.
Laurent.
ABOUL-MULEY, cadi.
Coquet.
MOZOUL, marchand d’esclaves.
Stainville.
GURTH.
Bousquet.
ANSELME, prieur.
Monet.
GONTRAN, écuyer.
Thiéry.
UN VIEILLARD.
Bard.
ÉLOI.
Francisque.
LE COMTE BAUDOUIN.
Martin.
BERTHOLD.
Loisier.
ÉVRARD.
Lavergne.
BARABAS, personnage muet.
Langlois.
LANDRY.
Alsère.
ODETTE.
Mmes Naptal-Arnault.
LA COMTESSE DE BEUVES.
Lemaire.
EDWIGE, fille de Maugis.
Mésanges.
LE DÉMON DE LA GUERRE.
J. Anaïs.
LE DÉMON DE L’AMOUR.
Adalbert.
LE DÉMON DE L’IVRESSE.
Bousquet.
LE DÉMON DU JEU.
Fanny.
MAGUELONNE.
Sylvain.
GILBERTE.
Clotilde.




PROLOGUE


Dans la campagne. — À droite, au quatrième plan, un petit appentis à jour formé par quatre futs d’arbre qui soutiennent un toit en joncs. — Sous cet abri un autel rustique, fait de mousse et de fleurs et orné de symboles religieux, simples comme l’autel. Deux marches de pierre brute sont devant l’autel. — À gauche, au deuxième plan, la poterne d’un château ; plus loin une tour.

Scène I.

LE PÈRE ANSELME, ÉLOI, GILBERTE,
Paysans et Paysannes.
(Au lever du rideau, Gilberte et Éloi en mariés sont à genoux au pied de l’autel et devant le père Anselme qui bénit leur mariage. Les invités sont groupés vers la chapelle.)
LE PÈRE ANSELME.

Au nom du Tout-Puissant, cejourd’hui, veille de Notre-Dame d’août de l’an huit cent du Christ, toi, Éloi le fauconnier, toi, Gilberte l’herbagère, tous deux serfs et vassaux du seigneur Maugis, je vous déclare, devant Dieu et devant les hommes, unis en mariage. (Il unit leurs mains et les bénit.)

CHŒUR DES ASSISTANTS.

Sainte vierge, couronne
Notre espoir et leurs vœux ;
À ces deux époux donne
Seigneur, des jours heureux.

Les époux se lèvent, le père Anselme descend de l’autel.
ÉLOI.

Quel beau jour, ma Gilberte !

GILBERTE.

Jour de bénédiction, mon Éloi !

LE PÈRE ANSELME.

Triste date, pourtant… anniversaire de deuil !

ÉLOI.

Qu’est-ce que vous dites donc là, père Anselme ?

LE PÈRE ANSELME.

La vérité… il y a vingt ans à pareil jour, une jeune fille de ce village… fiancée comme Gilberte à celui qu’elle aimait… comme Gilberte fraîche et jolie, sortait de la chapelle avec son mari… Tous deux ainsi que vous rêvaient un long avenir de bonheur… Tout à coup, Josseline fut prise d’un mal étrange et terrible… elle pâlit, chancela, nous dit adieu et tomba morte.