Page:Anicet, Feval - Le Bossu, 1862.djvu/6

Cette page n’a pas encore été corrigée

PROLOGUE . 5 COCARDASSE , paraissant . Eh ! sandiou ! Voilà deux heures que nous voyons ce diable de château sur sa montagne maudite, il me semblait qu’il marchait aussi vite que nous . Enfin nous le tenons. (Il entre et étale ses guenilles avec une impudente fierté. ) As pas pur ma caillou, entre mon bon , nous sommes au port. Jetons l’ancre ! PASSEPOIL. COCARDASSE . Capédédiou ! du vin ! (11 prend le broc sur la table et boit à même.) PASSEPOIL , apercevant Martine. Ventre de biche ! une femme ! ( Il lui prend la taille et veut l’embrasser. ) MARTINE, s’échappant. Au secours ! à l’aide ! PASSEPOIL . Ne crions pas, Vénus allons, un petit baiser, ô reine des amours ! Il est fou, ce gros-là ! MARTINE . PASSEPOIL. Je suis fou, oui, mais je ne suis pas gros . Il paraît que j’ai un cœur comme on n’en a pas, il va toujours grandissant, et le corps enveloppant le cœur, naturellement le corps se développe, mais je suis tout cœur , oh ! la belle des belles ! et ce cœur est à toi ! MARTINE . Lâchez- moi, ou je crie au feu. COCARDASSE , qui a bu. Caramba ! Tu ne pourras donc jamais commander à tes passions ? PASSEPOIL. Je ne demande qu’un baiser sur la main . MARTINE . Ma main, la voilà ... (Elle lui donne un soufflet et remonte la scène .) PASSEPOIL, Soupirant . C’est encore une faveur ; d’une femme tout est bon. MARTINE . Laissez-moi donc vous annoncer aux autres. COCARDASSE . Ils sont arrivés. Eh ! oui, sandiou ! je vois leurs rapières. Annon cez-leur Cocardasse junior. PASSEPOIL . Et Amable Passepoil qui vous adore , ô Calypso . COCARDASSE . Ils nous ont vus, ils accourent, les voilà.