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LOUIS BOUILHET

Scott inventa la maquette d’un rideau d’une bizarrerie charmante ; Daniel Vierge et Eug. Gourboin essayèrent de donner à chaque personnage sa figure, son costume, son geste, son allure. Coïncidence bizarre ! Flaubert mourait, pour ainsi dire, le jour même où il achevait de publier l’œuvre à laquelle avait collaboré Bouilhet !

Lorsque deux comédies en prose, le Panier de Pêches, en un acte, et le Sexe Faible, auront été éditées, l’œuvre complet de Bouilhet sera, pour ainsi dire, connu. Les curieux pourront aussi souhaiter la publication du premier acte du Pèlerinage de Saint-Jacques, drame en vers et dix tableaux. Ce drame à peine commencé n’était pas seul en projet, Bouilhet méditait aussi deux poèmes : l’un intitulé le Bœuf, pour peindre la vie rustique du Latium ; «… l’autre le Dernier Banquet, aurait fait voir un cénacle de patriciens qui, pendant la nuit où les soldats d’Alaric vont prendre Rome, s’empoisonnent tous dans un festin, en disant la grandeur de l’Antiquité et la petitesse du monde moderne. De plus, il voulait faire un roman sur les païens du Ve siècle, contre-partie des Martyrs, mais, avant tout, son Conte chinois, dont le scénario est complètement écrit ; enfin, comme ambition suprême, un poëme résumant la science moderne et qui aurait été le de naturâ rerum de notre âge… »[1]


  1. Préface des Dernières Chansons, p. 16 et 17.