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SA VIE — SES ŒUVRES

ses heures, sans contrainte, et dans le calme, qu’il aimait. Il n’était point ambitieux et eût voulu pouvoir ne jamais quitter la retraite qu’il s’était choisie… »[1].

Son activité ne se ralentissait pas. En 1857, il publiait, dans le journal l’Audience, une comédie en trois actes et en prose, le Cœur à droite ; et au mois de Novembre 1858, à Madame de Montarcy succédait, sur l’affiche de l’Odéon, Hélène Peyron, drame en cinq actes et en vers. La donnée de la pièce était originale, l’intérêt en était poignant. Pendant quatre-vingt soirées, le poëte fut récompensé de son labeur. Il fut moins heureux avec sa comédie en vers l’Oncle Million (6 Décembre 1860). L’intrigue était faible et bien légère pour cinq actes ; la pièce ne tint pas longtemps la scène de l’Odéon. Il fallait une revanche. Il tenta de la trouver au Théâtre Français avec Dolorès (22 Septembre 1862). Ce ne fut point encore un vrai succès. Il ne se décourageait pas et préparait un drame en prose, Faustine «… Ta lettre m’a trouvé à Mantes, écrivait-il le 18 Juillet 1863 à son ami, M. Lepesqueur. — Je n’irai, Dieu merci ! à Paris que vers le 15 Septembre. Je commencerai alors les répétitions de mon grand, pardon ! je veux dire, de mon long drame, à la Porte-Saint-Martin. C’est Faustine et Marc-Aurèle, J’ai taché de mettre au théâtre la vie intime des Romains et leurs vrais costumes, ce qui sera « une nouveauté, à force d’être vieux. »

« En attendant, j’ai entrepris une autre machine, Nec mora nec requies… C’est un dur métier. Il faut toujours pousser de nouvelles branches… uno avulso, non deficit alter… mais, malheureusement, pas toujours : aureus !

« Tu penses bien que, si j’allais à Dieppe, j’irais tirer ta sonnette. Mais je ne vais guère à Dieppe. J’évite, en général, les mers trop civilisées. Le beau monde qui

  1. M. Maxime Ducamp, Souvenirs littéraires.