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Et pourtant devant toi, vieux manoir de Guillaume,
Devant tes hautes tours et tes murs imposants,
Formidable rempart de son nouveau royaume,
Sur qui s’est émoussé le ravage des ans,
Dont le pavé n’est point une pierre muette,
Où tant de souvenirs se groupent en faisceau,
Comment ne pas sentir, alors qu’on est poëte,
Couler sa poésie en abondant ruisseau ?


Comment ne pas chanter lorsque le vent enlève
Le blanchâtre rideau des brumes du matin,
Quand le géant de pierre à vos regards se lève,
Heureux de dépouiller son masque de satin ;
Quand mon âme de feu que le passé féconde
Repeuple ce château de ses hôtes divers,
Ainsi que l’Éternel repeuplera le monde
Au jour qu’il lui plaira de juger l’univers ?


Comment ne pas chanter quand sous les yeux défile
Un essaim de héros, de belles et de rois ?
D’abord, parmi la longue et glorieuse file,
Avec Salisbury se présente Edward-Trois !
Alix, à ta beauté quelle autre peut atteindre !
Oh ! quel prestige en toi ! je conçois qu’à te voir,