Page:Anglemont - Sainte-Hélène et les Invalides, 1840.djvu/8

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Planer d’une vague des airs !…

Oh ! qu’elle eût été noble et sainte et solennelle
La pompe qu’au grand homme on promet aujourd’hui,
Oh ! comme cet hommage à sa gloire éternelle
Aurait été digne de lui,
Si le pays, au jeu du glaive et du tonnerre,
Eût, vengeur du roi de la guerre,
Gagné sa cendre à ses bourreaux !
Si la France, traînant à son char de victoire
Albion sous un faix de honte expiatoire,
Eût conduit le deuil du héros !…

Mais toi que ton idole avait habituée
À t’entendre nommer la grande nation,
Ô France, tu n’es plus qu’une prostituée
Vouée à la dérision !
L’Europe, qui depuis tes trois jours de folie
Et te flagelle et t’humilie,
A brisé ton masque trompeur !
Pour toi plus de combats, de gloire, de trophées !
Pour toi du fer guerrier les moissons étouffées
Tombent au souffle de la peur !

Conquérant, ceux qu’on vit refuser ta Belgique,
Enlever à l’appui d’un élan valeureux
Ta Pologne ployant en sa lutte énergique,
Incendie allumé par eux,
Tromper ton Italie à la voix de la France
Redressant, ivre d’espérance,