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Mais la soif du pouvoir, cette flamme fatale
Qui dévorait le sein du vainqueur de Pharsale,
N’a point armé ses mains :
Des oppresseurs du monde il dédaigne la gloire,
Et son cœur généreux consacre la victoire
Au repos des humains.

Roi, jouet du destin, qui, paré d’un vain titre,
Vis le crime jouir en souverain arbitre
De ton sceptre usurpé,
Le héros t’a rendu ce sceptre héréditaire :
Les enfants de l’Espagne ont retrouvé leur père,
Au poignard échappé.

En vain l’affreux démon des discordes civiles
Dans le sein de tes champs, dans le sein de tes villes,
Agita son flambeau ;
En vain cet ennemi de tout ce qui respire
Menaça de changer ton florissant empire
En un vaste tombeau.

Le courage immortel des guerriers de la France
Lui ravit à jamais la coupable espérance
De troubler l’univers :
Sous le poids de la main qui brise son ouvrage,
Il exhale en ces mots son impuissante rage,
En rentrant aux enfers :