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Mais, sous le crêpe noir dont sa tête est voilée,
Sous son manteau de morts, de cendre et de débris,
Notre pauvre patrie, aujourd’hui mutilée,
Comme le vieux Rantzau garde son cœur, Paris ;

Paris, qui, Babylone, abandonnait naguère
Et ses jours et ses nuits aux plaisirs, voile au vent,
Et qui, transfiguré par la voix de la guerre,
Est un camp formidable, un Gibraltar vivant ;

Paris, dont le sang bout, écume en chaque artère,
Qui rugit sous l’ardeur de son vaste foyer,
Comme la lave, prête à jaillir du cratère,
Pousse un mugissement avant de foudroyer ;

Paris, qui sonnera les grandes représailles,
Et qui terrassera, magnifique lutteur,
Le barbare qui trône au palais de Versailles,
Et se dit gravement l’ange exterminateur[1] !

  1. L’événement a trahi mon espérance, à qui la faute ?