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BERTHE ET ROBERT.

Ai-je blessé ton cœur par un amour moins tendre ?
Non, Berthe, ton époux t’aime plus que jamais.

BERTHE.

Et le Ciel me défend d’être à toi désormais !

ROBERT.

Le Ciel te le défend ! qui te l’a dit ?

BERTHE.

Un songe :
J’en frémis !

ROBERT.

Sors du trouble où son horreur te plonge ;
D’une erreur de tes sens éteins le souvenir.
De quel crime le Ciel pourrait-il nous punir ?
L’avons-nous offensé ? Crois-en celui qui t’aime,
Dieu ne confirme point un injuste anathème !
Ah ! puisqu’il nous rassemble, il bénit nos amours ;
Nous n’avons point encore épuisé nos beaux jours ;
Valvert n’a point perdu ses charmantes retraites ;
Nous y retrouverons ces voluptés secrètes,
Ces doux mots, ces transports brûlans, délicieux,