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» Tout ce qu’ils possédaient nous fut prodigué[1]. On me donna du linge, des habits légers, enfin tout ce qu’il me fallait. Je n’avais plus rien.

» Honneur à celui qui sait aussi bien secourir les malheureux, à celui surtout qui sait le faire avec autant de simplicité et si peu d’ostentation que le faisaient ces Messieurs.

» Il semblait que c’était un devoir pour eux de secourir tout le monde. Ils auraient voulu ne rien laisser aux autres du bien qui était à faire.

» Des officiers anglais réclamèrent avec ardeur le plaisir, disaient-ils, d’avoir quelques naufragés ; quelques-uns de nous eurent des lits ; d’autres de bons matelas étendus sur des nattes, dont ils se trouvèrent très-bien. Je dormis mal cependant-, jetais trop fatigué et trop agité ; je me croyais toujours ou balloté par les flots ou des sables brûlants. »


  1. M. Bredif rend justice à MM. Durécu et Potin. M. Correard n’a cessé de les calomnier.