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» Le canot prend le Maure à bord, et retourne porter le billet au capitaine. Après une demi-heure, le canot revient chargé d’un gros baril et de deux petits. Lorsqu’il est arrivé à l’endroit où il avait pris le Maure, ce dernier se jette de nouveau à la nage, emportant avec lui la réponse.

» Elle nous annonce qu’on va mettre à la mer un tonneau de biscuits et de fromage, et deux autres contenant du vin et de l’eau-de-vie.

» Une autre nouvelle nous comble de joie : les deux embarcations qui n’étaient pas échouées comme nous à la cote, étaient arrivées au Sénégal après avoir essuyé les temps les plus orageux.

» Sans perdre un instant, M. le gouverneur Schemaltz avait expédié l’Argus et pris toutes les mesures pour secourir les naufragés et aller jusqu’à la Méduse.

» De plus, on avait envoyé, par terre, des chameaux chargés de vivres, que nous devions rencontrer ; enfin, les Maures étaient prévenus de nous respecter et de nous porter secours.

» Tant de bonnes nouvelles nous rendent à la vie et nous donnent un nouveau courage.

» Quand les trois barils annoncés eurent été abandonnés à la mer, nous les suivions des yeux, nous craignions que les courants, au lieu de les amener à la côte, ne les envoyassent au large.