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dans lequel se trouvait le gouverneur du Sénégal ci sa famille, ainsi que le chef de bataillon des troupes.

Elles arrivèrent le 9 juillet vers dix heures du soir à bord de la corvette l’Écho, qui était mouillée sur la rade Saint-Louis.

La yole ne pouvant plus tenir contre la violence du vent, demanda du secours à la chaloupe, qui se chargea des quinze personnes qui se trouvaient sur ce frêle esquif. Singulière suite d’événements !

Si le 6 juillet nous n’eussions pas débarqué soixante-trois dans le désert, la chaloupe n’aurait pu recevoir les quinze personnes qui se trouvaient dans la yole. Nous eussions eu la douleur de les voir périr devant nous sans pouvoir les secourir.

Le canot major et celui du Sénégal qui s’étaient beaucoup rapprochés de ! a côte et qui n’avaient pu résister à la violence du gros temps, et dépourvus de vivres, avaient également été obligés de faire côte dans la journée du 8 juillet, le premier à onze heures du matin, le second à cinq heures du soir.

Le même jour, à deux heures du soir, les hommes qui étaient restés dans la chaloupe, tourmentés par une soif ardente et une faim qu’ils ne pouvaient satisfaire, forcèrent par leurs demandes réitérées à faire côte. Ce qui eut lieu le même jour.

Laissons parler M. b redit, ingénieur des mines de Galam : « Une heure après le débarquement des soixante-trois hommes,