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Le lendemain je partis, accompagné de mon guide Abdallah, pour aller à Saint-Louis, faire préparer des vivres et tout ce qui pouvait être utile à ma petite troupe ; mais craignant d’arriver un peu tard, je me fis précéder par un jeune Maure qui devait porter au gouverneur une lettre, dans laquelle je lui demandais des ânes et des chameaux pour transporter mon détachement.

La commission fut faite ; le gouverneur, à la réception de ma lettre, s’empressa d’envoyer les bêtes de somme qu’il put se procurer. Je les rencontrai à une journée du Sénégal, conduites par des Maures.

Le 22 juillet, à six heures du soir ( cette époque restera gravée dans ma mémoire) j’arrivai au petit village de Guetandard, situé sur les bords du fleuve du Sénégal.

Depuis une heure j’apercevais la tête des palmiers qui s’élèvent dans l’île de Saint-Louis, et qui servent de point de ralliement aux navires pour reconnaître ce comptoir.

Le chef nègre de ce village, me fit passer la rivière dans une petite pirogue ; rien ne saurait égaler ma joie lorsque je me vis sur l’autre bord.

Accompagné de mon guide Abdallah, je courus de suite chez le