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notre petit détachement ; je m’approchai, il me remit une lettre d’Espiaux, dont voici la copie :

« À M. d’Anglas, lieutenant, commandant la portion d’équipage de la Méduse, débarqué près les Mottes-d’Angel.

 » Fort Saint-Louis, le 13 juillet 1816.

La personne qui vous remettra cette lettre, mon cher d’Anglas, est un officier anglais, dont l’âme grande et généreuse le porte à s’exposer à tous les désagréments et à tous les dangers d’un voyage vers l’endroit où vous êtes débarqués, pour vous procurer les soulagements que votre situation comportera ; il connaît parfaitement le pays et la langue en usage ; rapportez-vous en donc à ses lumières, et suivez ponctuellement tous les conseils qu’il vous donnera ; je suis persuadé que c’est le moyen le plus sur pour vous rendre avec sûreté au fort Saint-Louis, l’équipage restant dans la chaloupe.

» Le canot-major, etc., etc., sont arrivés ici. Nous avons trouvé l’accueil le plus généreux ; nos maux sont déjà adoucis, et nous n’attendons, pour nous livrer à toute notre joie, que le moment de notre réunion avec les in fortunes qui sont avec vous.

» Adieu, mon cher, je vous embrasse ; prenez courage, et tâchez de le soutenir dans l’âme de Ceux qui vous accompagnent.

 » Votre ami, Espiaux. »