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J’étais à peine en convalescence : le gouverneur français me donna l’ordre de revenir à Saint-Louis avec deux autres officiers pour prendre le commandement des nouvelles troupes qu’avaient transportées la Lionne et l’Églantine ; malgré ma faiblesse, je me rendis à mon poste : mais le nouveau voyage et les dangers que je courus en passant la barre du Sénégal, dangers auxquels je n’échappai que comme habile nageur, achevèrent de ruiner ma santé ; une fièvre lente me consumait ; je sentis la nécessité de respirer l’air natal, je demandai un congé de six mois, et je l’obtins.

En voici la copie :

Congé de six mois, pour raison de maladie.

« Sur le rapport du chirurgien-major de la colonie, que M. d’Anglas (Paulin-Étienne), lieutenant de la compagnie des troupes du Sénégal et dépendances, ne peut se rétablir sans retourner en Europe, et que son séjour on Afrique, pendant la mauvaise saison prochaine, l’exposerait à périr, à raison de l’état de débilité dans lequel il est tombé par suite de la maladie qu’il a faite a Daccard, je me suis déterminé à lui accorder un congé de six mois, à l’expiration desquels il devra reprendre sa compagnie, ou justifier, par certificats valables, de l’impossibilité où il serait de venir reprendre son service.

 » Saint-Louis, le 12 mars 1817.

 » Le commandant, pour le roi, administrateur du Sénégal et dépendances.

 » J. Schemaltz. »