et dont le mobilier se composait de huit matelots par chambre, étendus sur le sol, et sur lesquels le sang des morts fumait encore lorsqu’on y déposait un mourant.
J’eus la douleur de faire déposer dans cet établissement insalubre deux de mes camarades, Losazch et Dumongeau, officiers distingués par leur mérite et leur courage à supporter toutes nos tribulations.
C’est en rendant les derniers devoirs de l’amitié à Losach que je fus atteint de la fièvre jaune.
Déjà le lieutenant Clairet, resté à Saint-Louis, avait payé son tribut à la nature.
M. Correard, que les craintes de l’insalubrité du camp de Daccard, où il devait se rendre, avaient déterminé à rester à Saint-Louis, eut la douleur de voir mourir à ses côtés son ancien compagnon d’infortune, M. Clairet.
Plus heureux que mes camarades, je trouvai l’hospitalité chez une famille de Gorée, à lequel le je dus d’être rappelé à la vie. C’est aux soins qu’elle ne cessa de me prodiguer durant trois mois, que je dois d’avoir échappé à la fièvre jaune.
Telle était la situation du camp, lorsque les Anglais se déterminèrent à nous rendre le Sénégal et ses dépendances ; c’était six mois après notre naufrage.