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quatre-vingts soldats ou sous-officiers, trois officiers : et des débris de la première et de la deuxième compagnie. Cinquante militaires, cinq officiers, un adjudant, vingt-un matelots ; en tout, cent soixante hommes.

Le commandement du camp fut confié à M. Fonsin, commandant de Gorée, d’un dévouaient, sans égal pour nous ; il mourut victime de son zèle.

Les naturels du pays virent avec plaisir les Français sur cette côte.

La haute protection que m’avait accordée le chef suprême du pays, Moctar, fut d’un grand avantage pour nous tous.

Je devais cette faveur particulière à la sultane favorite du prince Yakati, qui avait été la signara du colonel de Vassimon, à l’époque où cet officier commandait l’île de Gorée.

La mauvaise saison qui avait commencé à se faire sentir dès les premiers jours de juillet ; des chaleurs violentes, une nourriture bien différente de celle que nous prenions en Europe : les fatigues et les privations auxquelles nous avions été exposés dans notre traversée du désert avaient altéré notre santé.

Des maladies cruelles vinrent bientôt nous assaillir ; la fièvre nerveuse maligne, qui attaque, dans ces climats, les Européens nouvellement arrivés ; la fièvre jaune et la dyssenterie se déclarent dans le camp.