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Je n’ai que des éloges a donner au gouvernement français, pour la tendre sollicitude qu’il nous témoigna.

Tous ces efforts lurent employés à radoucissement de notre position ; nous reçûmes tous indistinctement un vêtement complet. Mais, malgré ces soins vigilants, nous ne fûmes pas aussi bien traités pour le logement et la nourriture lors de notre séjour au camp.

Qu’on se représente un mauvais taudis divisé en plusieurs compartiments étroits, c’était le logement de nos soldats ; une petite pièce était destinée à contenir sept officiers ; deux cabinets étaient occupés, l’un par le chef de bataillon, l’autre par un capitaine, son épouse et ses deux enfants.

Cette maison appartenait à un nommé Martin, qui faisait autrefois le commerce des noirs.

Nous avions remplacé les esclaves dans cette chétive habitation.

Notre mobilier se composait d’un hamac chacun, de quatre chaises rustiques fabriquées en bois de palmier, un contrevent placé sur deux grosses pierres nous servait de table.

Nous étions tous à la ration du soldat ; et sans le produit de ma chasse, nous aurions été réduits au plus strict nécessaire.

Notre camp avait été établi près du village de Daccard. Il se composait de la troisième compagnie du bataillon du Sénégal, forte de