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L’ile de Gorée n’est rien par elle-même ; cependant, sa position lui donne la plus grande importance ; elle se trouve à demi-lieue du Cap-Vert, à trente-six lieues de l’embouchure du fleuve du Sénégal.

Les îles du Cap-Vert sont à quatre-vingts lieues dans l’ouest ; c’est cette position qui la rend maîtresse de tout le commerce de ces contrées.

On évalue à cinq mille le nombre de ses habitants, ce qui est hors de toute proportion avec son peu de surface, qui n’offre qu’environ 910 mètres de longueur, sur une largeur de 140 mètres ; son pourtour n’est pas de 2, 000 mètres.

Cette île ou plutôt ce gros rocher noir qui semble être sorti brusquement du sein des eaux, est coupé à pic d’un côté, inabordable dans les deux tiers de son pourtour, et se termine vers le sud en une plage basse qu’il domine, et qui est bordée de gros galets, sur lesquels la vague déferle avec une grande violence.

Ce banc, qui est le prolongement de la base du rocher, se courbe en arc et forme un avancement où l’on débarque comme on peut.

À l’extrémité de ce banc, est une batterie pour 2 ou 3 pièces ; sur la plage du débarcadère, est un épaulement à embrasure qui le domine. La ville s’élève sur ce batte de sable, et un