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verdure, avec quelques maisons assez bien bâties vers le sud, dont la blancheur faisait mal aux yeux, et une grande quantité de cases en roseau, basses et enfumées, qui occupaient presque tout le nord et qu’habitaient les noirs.

Vers le milieu de cette espèce de ville, était une vieille fabrique en ruine, que l’on décorait du nom de fort, et dont les Anglais avaient sacrifié une partie, afin d’y ménager des appartements pour le Gouverneur. Au rez-de-chaussée, étaient casernées les troupes.

En face, se trouvait une batterie de gros calibre, dont le parapet couvrait la place publique, sur laquelle on remarquait quelques arbustes, alignés, plantés en ornement. À l’est du fort se trouve le port où les navires sont en parfaite sûreté.

La place d’armes est assez belle ; elle est située en face du château et de ce que l’on appelle le fort et la caserne ; à l’ouest elle est bordée d’une batterie de 10 à 13 pièces de 24 et de deux mortiers. Ce sont là les forces principales de Vile. Sur douze mille âmes de population, on ne compte environ que cinq cents Européens. Ces religions catholique et mahométane étaient pratiquées avec une égale liberté ; mais la dernière était celle du plus grand nombre ; néanmoins, tous les habitants vivaient en paix et dans la plus profonde union. Là point de différents