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du dimanche, délit prévu par l’article 5 de la loi mémorable du 18 novembre 1814[1].

» Tout épuisé qu’était M. Correard, il fut obligé de se traîner encore à pied pendant une mortelle lieue, pour atteindre une auberge où il pût se reposer.

» Le lendemain il gagna avec peine Poitiers. Il eut le bonheur de trouver une âme sensible dans M. le Maire, qui prit un intérêt touchant à sa triste position, MM. Eberard et Desbordes vinrent aussi au secours de M. Correard.

» L’un et l’autre avaient été autrefois exilés, ils connaissaient le malheur et surent compatir à celui d’un infortuné qui venait d’en éprouver d’extraordinaires.

» Après s’être reposé trois jours à Poitiers, il en partit, et arriva dans la capitale. À son arrivée, il s’occupa de former auprès du Ministre de la marine les demandes nécessaires pour obtenir un emploi dans la capitale. On lui répondit que la chose était impossible, et qu’on l’engageait à faire une demande pour les colonies, principalement pour Cayenne. Trois mois se passèrent en sollicitations, pour obtenir cet emploi, ainsi que la décoration qu’on lui avait fait espérer.

» Il prit le parti de remonter aux sources mêmes des grâces, de

  1. Histoire de circonstance fabriquée à plaisir.