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gnaient, pour faire connaître le sort qu’éprouva M. Savigny à son retour en France : c’est sa relation qui se chargera de nous le faire connaître :

« M. Savigny crut qu’après avoir essuyé des malheurs sans exemple, il lui était bien permis de décrire toutes les souffrances auxquelles, pendant treize jours, lui et ses compagnons d’infortune avaient été en proie.

» A-t-on jamais interdit la plainte aux malheureux ! Eh bien, les nouvelles épreuves qui l’ont atteint, et qu’il va mettre sous les yeux des lecteurs, proviennent de ce qu’il n’a pu garder le silence sur ces événements désastreux.

» Pendant sa traversée sur la corvette l’Écho, il écrivit le récit de nos tristes aventures : son intention était de déposer son narré au ministère de la marine.

» Arrivé en France, au mois de septembre, on lui conseilla d’aller à Paris, où, disait-on, « vos malheurs vous attireront la bienveillance du ministère, et l’on regardait comme chose certaine, que quelque récompense lui ferait oublier les pertes considérables qu’il venait de faire, les dangers auxquels il venait d’échapper.

» Il écouta les conseils qu’on lui donnait, parce qu’ils venaient de personnes très-sensées, et il se mit en route pour la capitale, emportant avec lui son manuscrit.