ses plaintes donnèrent à supposer que tous les habitants de l’île, ainsi que les personnes composant l’expédition avaient fermé leur cœur aux sentiments d’humanité.
Ce n’est pas ainsi que les choses se sont passées. M. Correard s’étant séparé de ses deux compagnons d’infortune, MM. Coudin et Savignv, qui avaient été parfaitement accueillis par M. Lasalle, négociant français, entra à l’hôpital anglais, où il recevait la ration du soldat, qui consistait en pain blanc, vin de Madère sec, rhum, riz, viande, café et sucre, le tout dans une quantité suffisante pour un homme bien portant. Les naufragés du désert étaient loin de jouir des mêmes avantages ; entassés dans une chambre, ils n’avaient pour aliments qu’une galette de biscuit, du riz et un peu de lard salé.
Si M. Correard était mal nourri et mal couché, que sont devenus les hardes transportées du radeau à bord de l’Argus, ? Qu’a-t-on fait des quinze cents francs[1] qui furent retirés du radeau ? La distribution en fut faite aux quinze naufragés ; l’ami de M. Savigny reçut sa part ; à quel usage avait-il employé le linge, les vêtements et l’argent que lui remirent deux jeunes officiers anglais ; les effets que lui fit apporter par ses esclaves, le major anglais Pidoy.
- ↑ De ces quinze cents francs, mille appartenaient à la caisse du bataillon, trois cents francs au capitaine Dupont. Le reste avait été trouve dans la poche des< malheureux qui avaient péri sur le radeau.