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appeler secondaires, donnant aux précédents le nom de genres principaux.

La chanson occupe la place d’honneur. Cela se conçoit sans peine, quand on songe qu’elle est une poésie consacrée exclusivement à l’amour, thème préféré, essentiel même de la poésie provençale.

Il ne faut pas se méprendre sur ce terme de chanson. La chanson des troubadours n’a, on pourrait dire, rien de commun que le nom avec la chanson moderne. Le nombre des strophes en est variable, il va ordinairement de six à sept. Elle se termine par un ou deux envois (tornada). Le nombre des vers dans chaque strophe est également variable. Il peut aller de trois à quarante-deux et ceci donne une idée de la virtuosité des troubadours ; mais ces formes extrêmes sont assez rares.

L’agencement des rimes est l’objet d’un soin tout particulier. Il existe, dans la poétique provençale, toute une terminologie pour désigner ces combinaisons. Quoique ce souci soit commun à peu près à tous les genres lyriques, il est plus sensible encore dans la chanson. La chanson n’a pas de refrain. Voilà pour la forme.

Quant à son contenu, nous l’avons indiqué d’un mot : elle est consacrée à l’amour. Elles commencent presque toutes par une description du printemps ; ce début est de style, de convention, surtout chez les plus anciens troubadours. Voici quelques-uns de ces débuts.