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vers le commencement de Mai. À mon arrivée, nouvelle expédition. Nous n’avions pas travaillé depuis le vol sacrilège. Nous reprîmes l’affaire de l’Isle d’Orléans, dont j’ai parlé au commencement de ces mémoires. Nous étions quatre du parti, Cambray, Matthieu, Knox et moi : mais Knox ne connaissait rien du complot, et nous ne l’avions emmené que pour prendre soin de notre chaloupe. Nous nous rendons à St. Laurent, nous entrons en fesant effraction, dans la maison du vieux célibataire, que nous trouvons seul, et que nous prenons à la gorge dans son lit. Il voulut faire quelque résistance, et nous fûmes obligés de le régaler de quelques coups de bâton. Mais le voyage fut perdu ; car il n’avait point d’argent, et je l’en crois sur sa parole, après les épreuves auxquelles il fut soumis pour lui faire avouer où était son or. Faute de mieux, nous emportâmes ses provisions et ses meilleurs habits. C’était une cruauté, je l’avoue, que d’aller troubler ce vieillard pour si peu de chose. »

« L’Expédition qui suivit immédiatement valait beaucoup mieux, et était moins pénible ; ce fut le vol chez Madame Montgomery, dont les détails, assez intéressans, vous sont fournis par le procès de Cambray et de Mathieu. »



CHAPITRE VIII.


Le Bois du Carouge. — Retraite de Voleurs. — Mathieu, Stewart et Lemire. — Un Complot. —


Le 22 mai, (1835,) vers trois heures de l’après-midi, deux hommes traversaient le faubourg St. Louis, et se dirigeaient à la hâte vers les plaines d’Abraham. À les voir marcher, et se parler mystérieusement, on aurait dit deux hommes que des affaires d’importance appelaient à un rendez-vous.

— « Pour ce coup-là, disait Waterworth à demi-voix à Cambray, son compagnon, « il nous faut au moins sept ou huit hommes bien déterminés ! Rappelle-toi que c’est au milieu de la ville ! »

— « Bah ! sept ou huit hommes pour étrangler quelques femmes, et piller une maison ! Tu n’es qu’un poltron, et tu n’y entends rien. Plus nous aurons de complices, et moins les profits seront considérables. D’ailleurs il n’est pas bon de faire entrer trop de monde dans ces sortes d’affaires : quelque traître… »