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Le soir du 10 Avril que le crime a été commis, je passai la nuit entière chez une Madame Anderson, avec une fille, qui aurait pu prouver ce fait, si elle n’était à présent dans l’État du Maine, ainsi qu’une autre fille du nom de Doren, que Waterworth battit si violemment dans un démêlé qu’il eût avec elle à mon occasion, que le lendemain elle fut trouvée morte dans la rue St. Louis. Je ferai pourtant entendre une femme du nom de Catherine Roque, qui coucha le même soir chez Madame Anderson. Après vous avoir ainsi exposé ma défence, je ne vous demande pas d’exposer votre conscience pour moi, mais seulement de me rendre justice ; et que Dieu vous aide.


L’accusé déclare qu’il n’a qu’un seul témoin à faire entendre, et demande au geôlier de l’envoyer chercher en prison ; C’est la nommée Catherine Roque : on la fait venir.

L’accusé : — Je vous demanderai, Mam’zelle Roque, si vous me connaissez ?

Le témoin : — Oui —

L’accusé : — N’étiez-vous pas chez Madame Anderson le 9 Février, il y a deux ans ?

Le témoin : — Oui —

L’accusé : — N’ai-je pas couché là ce soir-là ?

Le témoin : — Oui, je crois bien ; il y a deux ans, n’est-ce pas ?

L’accusé : — N’y suis-je pas resté toute la nuit ? N’étais-je pas îvre ?

Le témoin : — Je ne sais pas si vous y êtes resté toute la nuit, car j’étais bien en train moi-même ; je me suis couchée à six heures, et je ne me suis éveillée que le lendemain.

L’accusé : — C’est assez : je n’ai point d’autres questions à faire.

Durant le cours de ce procès, M. O. Stuart, Conseil de C . . . (Cambray,) prit une objection quant à l’un des chefs de l’acte d’accusation, celui de sacrilège, mettant en question si la Chapelle de la Congrégation doit être mise au rang des Églises, où la loi dit que des sacrilèges puissent se commettre ; et la Cour prit en délibéré cette question. L’ho-