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« Par l'âme de Dieu, c'est vrai », Dit l'autre, ^ A lafête de Peeblesi.

De tous les \illages des environs, de Hope, de Kailzie, et de Cardronow, ils arrivent par bandes, en chantant des refrains de vieilles chansons, conduits par des cornemusiers. Il y a, sur la route, des rencontres où les gars plaisantent les filles, avec des plaisanteries de paysans. Un groupe arrive à la ville et s'en va à la taverne. La scène est vivante et jolie.

Ils s'en vont à la maison de taverne,

D'un pas gai et dispos. L'un parla en mots très dégagés : (I En voilà assez de malechance, Relevez les feuillets de la table, (et il aida à le faire). Nous sommes tous à attendre ; Veillez à ce que le linge soit blanc, Car nous allons dîner, puis danser, Là-dehors, A la fête de Peebles ».

A mesure que l'hôtesse apportait un plat. L'un d'entre eux faisait une marque sur le mur. L'un disait de payer, un autre disait : « Non, Attendez que nous fassions le compte ». Et l'hôtesse disait : « N'ayez crainte. Vous ne paierez que ce que vous devez ». Un jeune gars se dressa sur ses pieds. Et commença à rire, En raillerie,

A la fête de Peebles.

Il prit un plat de bois dans sa main.

Et il se mit à compter : « C'est deux pence et demi par tête. C'est ce que nous payons toujours ». Un autre se dressa sur ses pieds Et dit : « Tu es trop bête, Pour prendre cet office-là en main ; Par Dieu, tu mérites bien une torgniole De moi A la fête de Peebles. i »

« Une torgniole, s'écrie l'autre, tu ne l'oserais pas ». Et là-dessus ils font mine de se quereller,, de se battre, ils se bousculent, et en profitent pour déguerpir sans rien payer. On dirait une des Repeues Franches de Villon, et racontée d'un style qui n'est pas loin du sien. Après quelques autres péripéties les choses se calment, et l'on est à la danse.

1 Peebles to the Play.