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de lui une jolie chanson d'affection conjugale, que Burns, sans le con- naître, lui a écrit sa première épître ? Et les strophes où il lui raconte à quelle occasion il a entendu parler de lui, n'en disent-elles pas beaucoup sur les habitudes des paysans écossais, ne confirment-elles pas pleinement le passage du principal Shairp ? ^

Le Mardi-Gras nous tînmes une veUlée, Pour bavarder et tricoter des l)as ; Il y eut grand rire et grand jeu,

Vous n'en doutez pas ;

A la fin, on se mit de tout cœur

A chanter des chansons.

On en chanta une, parmi le reste, Qui me plut par dessus les autres ; Elle était adressée par un bon mari

A une chère femme ; Elle remuait les cordes du cœur dans la poitrine,

Et les faisait vivre^.

J'ai à peine jamais entendu si bien décrit

Ce que les cœurs généreux, virils, éprouvent ;

Je pensai : « Ceci serait-il de Steel,

Ou l'œuvre de Beatie ? »

Ils me dirent que c'était d'un vieux brave homme

D'auprès de Muirkirk.

Cela me fit grand plaisir de l'apprendre, Je m'informai de lui, Et tous ceux qui le connaissaient déclarèrent Qu'il avait un génie. Que personne ne le surpassait, que peu l'approchaient, Tant il était beau.

A Edimbourg, les auteurs de chansons ne se comptent plus dans le monde littéraire. Les gens les plus grands en composent, le I/BIacklock, le D*" Beattie, Blair. Plus bas, c'est James Tytler. John Marsterston ; Creech , le libraire, le sec petit Creech lui-même s'en mêle. Dans les voyages de Burns, nous le voyons aller rendre hommage au Rév. John Skinner, une des gloires de la chanson écossaise, le célèbre auteur de Tullochgoriim , les délices de Burns 3. Le duc de Gordon en écrit aussi*. A Dumfries, c'est un gentilhomme campagnard, comme John Riddell,

1 Epislle to Lapraik.

2 Cette chanson se trouve dans le'volume The Contetnporaries o/" Burns. Elle se trouve, un peu corrigée, probablement par Burns, dans le Scols Musical Muséum de Johnson. Elle est aussi dans le recueil plus accessible de Whitelaw.

3 'S'oir, sur cette rencontre, The Life and Times of the Rev John Skinner, by the Rev William Walker, chap. viii.

KTo James Hay,Nov ôtb n8T.