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Knfin, au premier plan, l'homme paraît, et les paysages deBiirns sont souvent des scènes rustiques de labour ou de moisson.

Quand les blés mûrs et les cieux azurés Fout naître le bruit frémissant des faucheurs K

Toi, alouette, qui t'élances des rosées du gazon, Pour avertir le berger que la grise aurore pointe 2.

Quoi de plus vrai et de plus vivant que cette description de moissonneurs dont le travail est interrompu par la pluie, qui se mettent à l'abri quand l'averse est trop forte, ou, quand elle diminue un peu, s'amusent à de rudes bousculades ?

Tandis que les moissonneurs se blottissent derrière les gerbes,

Pour éviter l'averse froide et piquante,

Ou se bousculent en courant dans de rudes jeux,

Pour passer le temps.

Je vous consacre le moment,

En rimes 3.

Une autre scène du même genre apparaît dans ces autres vers :

Mais voici les gerbes renversées par la rafale.

Et voici que le soleil clignote au couchant,

Il faut que je coure rejoindre les autres,

Et laisse ma chanson *.

De tous côtés, ce sont des laboureurs, des semeurs, des bergers, des jardiniers, des moissonneurs, qui vont à leur travail ou en reviennent, des joueurs de curling qui se dirigent vers les lochs gelés, des gens qui parcourent la campagne en chantant et en sifllant. Toute cette animation s'ajoute à celle que tant d'animaux donnent déjà aux champs, et les remplit de mouvement et de bruits. Voici une pièce qui donne bien l'idée de cette superposition de mouvements.

En vain pour moi, les primevères fleurissent,

En vain pour moi, poussent les violettes,

En vain pour moi, dans les glens ou les bois,

Chantent le raauvis et le linot.

Gaiement, le garçon de charrue anime son attelage.

Avec joie le semeur attentif chemine,

Mais la vie est pour moi un rêve fatigant.

Le rêve de quelqu'un qui ne s'éveille jamais.

1 The Vision.

2 My Nanmes awa\

3 Epistte to the Rev John Mac Math.

4 Third EpisUe la John Lapraik.