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De personne je ne suis le matlfe,

Je ne serai esclave de personne.

J'ai une brave épée écossaise,

Je n'accepte de coups de personne.

Je serai libre el joyeux,

Je ne serai triste pour personne.

Si personne n'a souci de mol,

Je n'aurai souci de personne i.

Pour le reste, c'est un concert de lamentations, toutes placées d'ailleurs, dans la bouche des hommes. Le titre d'une chanson Je voudrais ne m! être jamais marié 2, pourrait servir d'épigraphe à l'en- semble. Quels tracas de toutes parts ! Des inquiétudes, des soucis, des enfants qui demandent à manger. Et les femmes ! Une collection de commères, de maritornes, de viragos acariâtres, hargneuses et malfai- santes qui criaillent, disputaillent et braillent, au jour la journée. Elles font de leurs pauvres hommes de vrais martyrs ^. Une d'elles boit et casse sa quenouille sur la tête de son mari *. Une autre reproche au sien, depuis sept longues années de n'être plus qu'un vieux sans sève. Et lui, doucement, répond qu'il a vu le jour, et elle aussi, oii elle n'était pas si revêche. Cette querelle de vieux époux, tombés en sénilité, est comme la contre-partie et la caricature de la chanson de John Anderson. Les enfants arrivent en criant que le canard, en passant entre les jambes du lieux grand-père, l'a fait tomber.

Les enfants sortirent avec de grands cris,

(( Le canard a fait toniber grand-père, ! »

« Le diable le ramasse, cria la grand'mère restue,

Il n'a jamais été qu'un clampin, !

Il clampine en sortant, il clampine en entrant,

Il clampine, matin et soir, :

Voilà sept longues années que je couche près de lui,

Et ce n'est plus qu'un vieux sans sève, 0. »

H veux-tu le taire, ma vieille femme restue,

veux -tu te taire, Nansie, •

J'ai vu le jour et toi aussi,

Où tu n'étais pas si fière, ;

J'ai vu le jour où tu mettais du beurre dans mon potage,

Où tu me caressais, soir et matin, ;

Mais « je ne puis plus » est venu me trouver,

Et ah ! je m'en ressens durement, 0. -^ ^

1 I hae a Wife 0' my ain.

2 Oh, that I had ne'er heen married.

3 Oh, aye my Wife s ie dang me ; Shelah 0' Neil ; My spouse Nancy. i The iveary Pund c Toiv.

S The Deuk's dang b'er my Daddie, 0.

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