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des êtres humains. Chez certains poètes, comme Lamartine, le clair de lune ne se dissipe jamais et la rêverie persiste. Mais, dans Burns, il y a toujours un endroit oii les blés sont couchés.

Les sillons de blé et les sillons d'orge

Les sillons de blé sont beaux ! Je n'oublierai pas cette nuit heureuse

Avec Annie , parmi les sillons.

C'était la nuit du premier août,

Quand les sillons de blé sont beaux,

Sous la lumière pure de la lune,

Je m'en allai vers Annie ;

Le temps s'envola à notre insu,

Si bien qu'entre le tard et le tôt.

En la pressant un peu, elle consentit

A m'accompagner à travers les orges.

Le cîel était bleu, le vent paisible,

La lune clairement brillait. Je la fis asseoir, elle le voulut bien.

Parmi les sillons d'orge.

Je savais que son cœur était à moi,

Et moi, je l'aimais très sincèrement ;

Je l'embrassai mainte et mainte fois.

Parmi les sillons d'orge.

Je l'emprisonnai dans une étreinte passionnée.

Comme son cœur battait !

Béni soit cet heureux endroit

Parmi les sillons d'orge !

Mais, par la lune et les étoiles si belles.

Qui si clairement brillaient sur cette heure,

Elle bénira toujours cette nuit heureuse

Parmi les sillons d'orge.

J'ai été gai avec de chers camarades,

J'ai été joyeux en buvant,

J'ai été content en amassant du bien.

J'ai été heureux en songeant.

Mais tous les plaisirs que j'ai jamais vus.

Quand on les doublerait trois fois ,

Cette heureuse nuit les valait tous,

Parmi les sillons d'orge.

Les sillons de blé et les sillons d'orge

Les sillons de blé sont beaux I

Je n'oublierai pas cette nuit heureuse

Avec Annie, parmi les sillons ! i

1 The Rigs of Bar le y.