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La seconde a été écrite, à quelques semaines de la précédente, proba- blement pour Mary des Hautes-Terres. Comme tout ce qu'il a fait pour elle, c'est une de ses œuvres les plus parfaites. Il est impossible de rendre, dans une traduction, la strophe caressante et tluide, qui coule avec la douceur et presque avec la musique d'une eau pure. C'est une de ses plus chastes et de ses plus poétiques inspirations.

Coule, doucement, doux Afton, entre tes rives vertes,

Coule doucement, je vais chanter une chanson à ta louange;

Ma Mary est endormie près de ton flot murmurant,

Coule doucement, doux Afton, ne trouble pas son rêve.

Toi, ramier, dont l'écho résonne dans le vallon,

Vous, merles, qui sifflez follement, dans celte gorge pleine d'épines,

Toi, vanneau à lacrôte verte, retiens ton cri perçant,

Je vous en conjure, ne troublez pas ma bien-aimée qui dort.

Qu'elles sont hautes, doux Afton, les collines voisines.

Marquées au loin par le cours des clairs ruisseaux sinueux ;

Cest là que, tous les jours, j'erre quand midi monte au ciel,

Contemplant mes troupeaux et la douce chaumière de ma Mary.

Qu'ils sont agréables tes bords, et les vertes vallées qui sont plus bas.

Où les primevères sauvages éclosent dans les bois;

Là souvent, quand le doux crépuscule pleure sur la pelouse,

Les bouleaux parfumés nous ombragent, ma Mary et moi.

Qu'elle glisse amoureusement, Aflon, ton onde de cristal.

Quand tu contournes la chaumière où ma Mary demeure;

Que joyeusement tes eaux baignent ses pieds neigeux.

Quand cueillant de douces fleurs, elle suit tes flots clairs !

Coule doucement, doux Afton, entre tes rives vertes. Coule doucement, douce rivière, sujet de ma chanson,

Ma Mary est endormie près de ton flot murmurant. Coule doucement, doux Aflon, ne trouble pas son rêve i.

Enfin, la dernière nous transporte dans un paysage différent, plus sauvage et plus grand. Elle se rapporte, probablement, à quelque incident de son premier voyage de Mauchline à Edimbourg.

Ces sauvages montagnes, aux flancs moussus, si hautes et si vastes.

Qui nourrissent dans leur sein, la jeune Clyde,

Où les grouses mènent leurs volées se nourrir à travers la bruyère.

Où le berger garde son troupeau, en jouant sur son roseau.

Où les grouses conduisent leurs volées se nourrir à travers la bruyère,

Où le berger garde son troupeau en jouant sur son roseau.

  • Sweet Aflon.