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les portraits exacts et précis de Blair, de Dugald Stewart, de Robertson, de GreeûfieldjCt de Creech ^ . Plus tard, lorsqu'il entra à l'Excise, il écrivait qu'un des avantages de sa nouvelle position était la connaissance qu'elle lui donnait des diverses nuances des caractères humains 2. Il ne perdait aucune occasion de se trouver au milieu des foules et de les observer. A un moment d'élections, il écrivait à un de ses amis, prévôt de Lochmaben : « Si vous pensez avoir une réunion dans votre ville, un jour oîi les ducs, comtes, et chevaliers, font leur cour aux tisserands, tailleurs, et savetiers, j'aimerais à le savoir deux ou trois jours à l'avance. Je me soucie de la politique comme des trois sauts d'un roquet, mais j'aimerais voir une pareille exhibition de nature humaine ^. »

Il est évident que cette observation intérieure l'attirait plus que toute autre. Partout et toujours, il cherchait le personnage humain. C'était presque la seule chose qu'il notât. Dans ses voyages, il est moins frappé par l'aspect pittoresque du pays ou même par les souvenirs historiques que par les caractères qu'il rencontre. Les journaux de ses tours sur les Borders et dans les Highiands se composent presque uniquement de remarques sur les personnes, et de courtes esquisses de caractères tracées en quelques mots. On trouve constamment des notes comme celles-ci : « Le vieux M. Ainslie, un caractère peu commun ; ses manies : l'agricul- ture, la physique et la politique ^ ». — « Un M. Dudgeon, poète à ses moments, un digne et remarquable caractère, pénétration naturelle, beaucoup de connaissances, quelque talent, une extrême modestie' ». — « i\P Brydone, une femme très élégante de personne et de manières ; les tons de la voix remarquablement doux ^ ». — '« M. Scott, exactement le corps et le visage qu'on prête d'ordinaire à Sancho Pança, très sagace dans les affaires de fermage ; assez souvent il rencontre ce qu'on pourrait appeler une solide idée plutôt qu'une idée spirituelle ^ ». Et ainsi de suite à travers tout sou journal. Les impressions qu'il note le soir sont toujours des aperçus et des esquisses de caractères. Quelquefois on sent qu'il a cherché sans bien rencontrer ; il s'est trompé, il en éprouve un léger dépit et il retient l'observation. « Un cousin du propriétaire, un individu dont l'aspect est pareil à celui qui m'a abusé dans un gentleman à Kelso, et qui m'avait déjà trompé plus d'une fois : un corps et un visage heureux et beaux, qui portent à leur prêter des qualités qu'ils n'ont pas ' ». Il ne se prononce pas cependant à la légère. Il lui faut

1 Voir ces portraits dans the Edinburgh Journal.

2 To Lady Glencairn, Dec. 1789.

3 To Provosl Maxwell, Dec. 20tb, n89.

4 Border Tour, May Sth, n87,

5 Border Tour. Monday May ^th.

6 Id. May lOth.

7 Id. May 22nd.

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