Page:Angellier - Robert Burns, I, 1893.djvu/572

Cette page n’a pas encore été corrigée

-561 -

volontaires de Dumfries décidèrent qu'ils enterreraient leur illustre camarade avec les honneurs militaires. Le régiment de milice du comté d'Angus et le régiment de cavalerie des Cinque Ports, alors en garnison à Dumfries, offrirent leur coopération pour rendre le service plus solennel et plus imposant. Les principaux habitauls de la cité et des environs résolurent de former une procession funèbre. Un vaste concours de peuple s'assembla, quelques-uns de très loin, pour assister aux obsèques du poète national ^

Le corps resta exposé dans son cercueil dans la petite chambre où il avait rendu le dernier soupir. La maladie l'avait amaigri; mais la mort l'avait peu changé. Son front large et ouvert était pâle et serein; ses che- veux noirs étaient légèrement teintés de gris. On avait répandu autour de lui des herbes et des Heurs "K Le dimanche soir, 24 juillet, le cercueil fut transporté à l'Hôtel-de-Ville. Le lendemain à midi, par un temps mêlé, comme la vie humaine, d'averses et de soleil ^, le convoi funèbre se dirigea du côté du cimetière de Saint-Michel. Les rues étaient garnies de troupes, et les grosses cloches des églises tintaient par intervalles, pendant que la procession s'avançait. Elle était conduite par un peloton de vingt volontaires de la compagnie du poète, en grand uniforme et les armes renversées. Le cercueil était porté et entouré par des soldats de la même compagnie, un crêpe au bras gauche. Ensuite venaient les parents du poète et les notables de la ville et du Comté. Enfin, arrivaient le reste des volontaires et une escorte militaire. Le convoi avançait lentement aux sons majestueux de la marche funèbre de Saiil. Quand on arriva à la porte du cimetière, le peloton d'honneur, selon l'ordonnance, forma la haie, la tête appuyée sur les fusils renversés. A travers cette double rangée, le cercueil fut porté. Quand il fut dans la terre, le peloton d'honneur se rangea le long de la fosse et tira trois volées. Toute la cérémonie fut grande et solennelle^.

Pendant que le service funèbre emplissait la ville de sa tristesse et que les cloches tintaient pour l'enterrement de son époux, Jane Armour mettait au monde un fils qui, usé avant de naître par les émotions de sa mère, mourut en bas-âge ^.

1 Mac Dowal. History of Dumfries, p. 615.

2 Allaa Gunningham. Life of Burns, p. 128.

■^ Froin the Diary of the laie Mr William Churson , donné par Hately Waddell. Appendice, p. XLVI.

4 Voir pour les détails des funérailles de Burns : Currie, Life of Burns, p. 52. — Allan Gunningham, Life of Burns, p. 126. — Les extraits du Dumfries Journal du mardi 26 juillet 11Q6 donnés par Scott Douglas, tom VI, p. 208. — Mac Dowal, History of Dumfries, p. 615. — Sur le monument de Burns dans le cimetière de Dumfries, voir les Memorials ofSl-Michael's the old Purislt churchyard of Dumfries, par M Mac Dowall, chap. VIII.

^ Guriie. Life of Burns, p. 52. I. 36