Page:Angellier - Robert Burns, I, 1893.djvu/555

Cette page n’a pas encore été corrigée

— 544 —

Désespérer pour toi est plus doux Que tout le reste au monde, — Jessy.

Je suis triste dans ce jour gai et brillant, Car sans espoii-, je songe à tes charmes ; Mais bienvenu soit le rêve du doux sommeil, Car, alors, je suis bercé dans tes bras, — Jessy.

Je devine, par ton cher sourire angélique.

Je devine par tes yeux où passe l'amour ;

Mais pourquoi exiger le tendre aveu

Contre le dur, le crael décret de la Fortune, — Jessy.

Voici la santé de qui j'aime chèrement ! Voici la santé de qui j'aime chèrement ! Tu es douce comme le sourire de rencontre des amoureux. Et tendre comme leur larme d'adieu, — Jessy i.

Un matin, il lui dit que, si elle voulait lui jouer l'air qu'elle préférait, il lui mettrait des paroles. Elle s'assit à l'épinette et joua plusieurs fois un air de vieille chanson. Iirécoutajiis(|u'à ce que son oreille en fut bien pénétrée, et quelques instants après il donna à Jessy les vers suivants. C'était une pensée délicate d'envelopper de mots grâce auxquels elle deviendrait immortelle, l'air naïf auquel son àme candide avait pris le plus souvent plaisir.

Si tu étais dans le vent froid, Sur cette plaine, sur cette plaine, Mon plaid contre l'air irrité T'abriterait, t'abriterait ; Ou si le dur vent du malheur Soufflait sur toi, soufflait sur toi, Ton abri serait sur mon sein, Tout à toi seule, tout à toi seule.

Si j'étais dans la plus sauvage solitude.

Si noire et nue, si noire et nue.

Le désert serait un Paradis

Si je t'avais, si je t'avais ;

Ou si j'étais monarque du globe,

Roi près de toi, roi près de toi.

Le plus pur joyau de ma couronne

Serait ma reine, serait ma reine -.

Avant de mourir, il voulut lui laisser un souvenir. A la fin de juin , il écrivit à Johnson pour lui demander les quatre volumes de sa collec- tion. « Voulez-vous être assez obligeant pour me les faire parvenir par la

1 A Heallh to ane I lo'e dear.

2 wert Ihou in Ihe cauld Blasl.